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En effet, Blogistics profite de la récente édition du rapport “Gartner Carré Magique 2024 des WMS – Systèmes de Gestion des Entrepôts” pour partager les fonctionnalités évaluées dans ce rapport. Ce document propose un passage en revue fonctionnel d’un panel de différents fournisseurs de logiciels sur leur capacité à maitriser les fonctionnalités et leur aptitude à se démarquer sur le marché du WMS.
Ce rapport est soumis à une diffusion encadrée que cet article ne souhaite pas contourner en le partageant en totalité. Vous trouverez donc uniquement la traduction disponible des différentes fonctionnalités rencontrées dans le document et une brève explication de contexte associée. Pour aller plus loin dans la compréhension fine du fonctionnement WMS, un précédent article traitant spécifiquement du WMS est disponible ici, sur ce blog.
Mûrir son choix
Il est juste de rappeler qu’un choix de WMS éclairé repose sur un solide partenaire amont (ressource interne ou ressource externe) pour définir le besoin précis et les fonctionnalités à évaluer.
Le WMS capte toutes les transactions d’un entrepôt et offre la possibilité de piloter son entrepôt en temps réel. Pour cela, il faut veiller à identifier les fonctionnalités dont l’entreprise a besoin. Parmi ces fonctionnalités, nous avons 2 catégories, les indispensables puis les optionnelles.
MUST HAVE
- Receiving (Réception) – Processus de réception des marchandises entrantes dans un entrepôt ou un centre de distribution. C’est l’alpha des processus. S’il est maitrisé, le reste sera de qualité… dans le cas contraire, Bullshit IN Bullshit OUT
- Inspection/quality (Inspection/Qualité) – Capacité du système à vérifier la conformité et la qualité des produits reçus. L’échantillonnage se situe dans cette fonctionnalité.
- Put-away (Rangement) – Action de ranger les articles reçus dans des emplacements appropriés pour le stockage.
- Cross-docking (Passage à quai) – Technique logistique consistant à transférer les marchandises directement du quai de réception au quai d’expédition sans stockage intermédiaire. Ca arrive, ça repart. L’enjeu demeure cependant la maitrise du flux et sa traçabilité lors de ce choix d’exploitation.
- Inventory management (Gestion des stocks) – Ensemble des activités liées à la supervision et à la gestion des stocks disponibles ou en quarantaine. Tout ce qui permet d’être juste à chaque moment pour chaque quantité. La traçabilité peut trouver sa place dans ce module.
- Location management (Gestion des emplacements) –Organisation et suivi des emplacements de stockage des marchandises. Cela consiste à modéliser la structure des emplacements avec leurs capacités individuelles, inclusives ou exclusives.
- Replenishment (Réapprovisionnement) – Processus de ravitaillement des stocks pour maintenir des niveaux adéquats. Il s’agit ici de désigner le remplissage des emplacements de prélèvements depuis les emplacements de stockage en réserve par exemple.
- Order allocation (Allocation des commandes). Attribution des commandes aux emplacements de prélèvement appropriés. Le coeur du système. Comment la commande va t’elle pouvoir être découpée et attribuée aux différents emplacements selon les règles de gestion choisies.
- Picking (Prélèvement) – Processus de collecte des articles spécifiques pour une commande donnée. C’est l’action de manipulation individuelle à son emplacement de stockage de chaque article pour compléter l’avancement de la commande.
- Wave planning/management (Planification/Gestion des vagues) – Organisation des tâches de prélèvement en fonction de vagues ou de groupes d’ordres. Est ce que j’embarque plusieurs commandes ou une seule par exemple ?
- Staging (Mise à quai) – Préparation des commandes regroupées en vue de l’expédition. C’est une zone temporaire sans racks. La dalle par excellence.
- Packing (Emballage / mise en colis) – Processus d’emballage des articles dans des colis ou des conteneurs pour l’expédition. Etape fréquente pour les flux E-commerce.
- Truck loading (Chargement des camions) – Chargement des marchandises dans les camions pour le transport. De quels moyens de contrôle ai-je besoin pour cette étape ?
- Manifesting (Établissement du bordereau de transport) – Préparation de la documentation d’expédition et des bordereaux de transport pour les envois. Ne pas oublier dans cette étape la documentation règlementaire qui peut être douanière ou concernant les matières dangereuses (ADR).
- Cycle counting (Inventaire tournant) – Méthode de comptage des stocks en effectuant des vérifications régulières sur une partie des articles à intervalles fréquents. C’est un point de l’inventory management.
- Shipping (Expédition) – Processus d’envoi des marchandises vers les clients ou d’autres destinations. Cette étape est hautement exposée à de l’interfaçage avec des TMS pour transmettre de façon fiable et automatique les informations logistiques nécessaires à la bonne réalisation du transport (poids, nb de palettes, transporteur, option, etc…).
NICE TO HAVE
Désormais ces modules ont la côte et intègrent de plus en plus systématiquement les cahiers des charges.
- Workforce/labor management (Gestion de la main-d’œuvre/du travail)
Planification et gestion des ressources humaines pour assurer une main-d’œuvre adéquate et efficace dans les opérations logistiques. Idéal pour aider à piloter les pics d’activité entre autres. - Pre-packing (précolisage)
Capacité du WMS à calculer le(s) contenant(s) optimum(s) en quantité et dimension pour accueillir les marchandises de la commande préparable. Cette étape est préalable au prélèvement réel. Son objectif étant une optimisation fine de l’assemblage des marchandises dans les meilleurs contenants disponibles. - Task interleaving (Combinaison des tâches)
Optimisation de l’ordonnancement des tâches pour maximiser l’efficacité opérationnelle en combinant ou en alternant différentes activités. Ne jamais faire le voyage à vide illustre de façon cavalière cette option. Il s’agit donc de valoriser chaque déplacement au mieux et le plus souvent possible. Dans les entrepôts automatisés, ce task interleaving est, de base, intégré dans les modélisations. - Slotting (Assignation des emplacements)
Processus d’optimisation et d’affectation des emplacements de stockage en fonction des caractéristiques des produits pour améliorer l’efficacité des opérations. Au plus près, au plus loin, au plus haut, selon la taille, le poids, la classe ICPE, etc… - Yard management (Gestion de la cour)
Gestion des activités dans la zone extérieure d’un entrepôt, y compris le contrôle des arrivées, des départs et du mouvement des camions. On peut y ajouter l’attribution des quais et la gestion des remorques ou containers à déplacer dans l’enceinte du site. - Dock appointment scheduling (Planification des rendez-vous)
Programmation des créneaux horaires pour les camions afin d’optimiser le chargement et le déchargement aux bons quais de chargement. Cette fonctionnalité redonne du “pouvoir” au terrain par une organisation encadrée des mises à quai et priorisations associées. - Voice picking (Prélèvement vocal)
Méthode de prélèvement guidée par des instructions vocales pour améliorer la précision et l’efficacité du processus de prélèvement. Efficace sans doute mais à inclure dans une démarche QVCT objective pour limiter le risque humain associé à cette fonctionnalité. - Parcel manifesting (Établissement du bordereau de colisage)
Création de la documentation d’expédition détaillant les colis et leur contenu pour les envois de petite taille. - Value-added services such as kitting (Services à valeur ajoutée tels que l’assemblage de kits)
Prestations supplémentaires offertes aux clients, comme l’assemblage de kits pour répondre à des besoins spécifiques. L’activité de co-packing intègre cette fonctionnalité. La recherche de cette option est la valeur ajoutée ou le “truc en plus” pour se démarquer par rapport à la concurrence. - Logistics billing (Facturation logistique)
Processus de facturation des services logistiques fournis par le prestataire et usager du WMS. Cette fonctionnalité permet de s’appuyer directement et solidement sur les évènements opérationnels du WMS pour assurer une facturation juste et temps réelle.
En substance
Cette immersion dans le paysage fonctionnel du WMS doit se compléter avec une fonctionnalité de type Dashboard/KPI dans laquelle on pourrait retrouver la consolidation des indicateurs de productivité, de saturation, de compliance ou encore de service client pour ne citer que cela.
L’avantage de mener cette réflexion détaillée en amont du projet, c’est de pouvoir associer à chaque point un objectif et un indicateur de mesure associé. Ainsi, il sera plus aisé de définir le besoin final en KPI et d’affiner la construction cible du dashboard. Celui ci sera la conclusion des différents processus identifiés, objectivés puis évalués.
Et quand on pense que 71% des WMS n’ont pas été mis à jour depuis 5 ans (source CITWELL), il est d’autant plus important de maîtriser cet enchainement des flux…