
Choisir son WMS en 2025 : un acte stratégique pour toute entreprise
24 septembre 2025Blogistics vous propose un article sur la RFID en logistique pour les nuls.
L’objectif est d’y voir un peu plus clair et aussi de se poser la question de la cohabitation de cette technologie avec l’IA croissante dans les métiers supply chain.
La RFID Radio Frequency Identification
La RFID, Identification par radiofréquence en Français, est une techno d’identification sans contact via ondes radio (tags + lecteurs). Elle permet d’identifier et de tracer des objets sans ligne de vue, en masse et en mouvement.
C’est un complément puissant (et non un remplaçant) du code-barre. Bien mise en œuvre, elle accélère la réception, fiabilise l’inventaire et automatise des contrôles d’expédition. À l’ère de l’IA, elle reste pérenne parce qu’elle fournit le signal physique que l’IA exploite — le duo « capteurs + IA » fait la différence.
Principe de fonctionnement de la RFID
Une étiquette (« tag ») présent sur la marchandise répond par radio à un lecteur + antennes qui l’interrogent. On récupère un identifiant EPC (Electronic Product Code) et, selon les cas, des données supplémentaires, puis on injecte l’événement capté dans le SI logistique (WMS/ERP).
L’évènement correspond à l’endroit de détection du tag. S’il est en entrée de flux, l’évènement concernera probablement des informations de réception. S’il est en sortie de flux, ce sera plutôt des ventes ou des expéditions.
2 grands types de RFID :
- LF- Low Frequency /HF – High Frequency (incluant le NFC – Near Field Communication) : portées courtes, cas d’usage proximité uniquement.
Typiquement une carte de titres de transport ou un smartphone posé sur le portique d’entrée/sortie d’accès aux quais. - UHF – Ultra High Frequency : longues portées, lecture massive, standard ISO/IEC 18000-63 / EPC UHF Gen2. C’est la technologie dominante en entrepôt pour sa capacité à lire en masse et en mouvement notamment).
Pour fonctionner correctement, la RFID combine 3 éléments clefs :
- Tag (généralement passif) encodé en EPC.
- Lecteur + antennes (portique, tunnel, chariot, main libre). Tout support fixe ou mobile permettant de capter le signal du tag.
- Middleware RFID (filtrage, dés-duplication, agrégation) puis WMS/ERP pour stocker les informations et les rendre exploitables pour tracer, contrôler, alerter.
Le middleware est la couche logiciel intermédiaire dont l’ETL est une illustration.
6 cas d’usage logistiques
- Réception : portique en quai = lecture « en masse » des cartons de la palette. Contrôle instantané du contenu avec comparaison ASN/commande.
- Inventaire tournant : lecteur mobile UHF. Les allées sont scannées sans sortir les colis ni les compter individuellement. Les inventaires sont fait en quelques minutes vs heures.
- Picking ou kitting : validation « prise correcte » en sortie d’emplacement.
- Cross-dock / tri : aiguillage automatique par antennes en zone.
- Expédition : portique à l’issue du filmage avec contrôle de complétude puis preuve de chargement.
- Logistique circulaire avec les emballages réutilisables (rolls, bacs, palettes) : suivi des rotations, réduction des pertes. Un véritable game changer pour ce poste couteux et souvent mal suivi.
J’ai déjà des CAB que je lis manuellement, qu’est ce que la RFID m’apporte ?
De la fiabilité et de la vélocité !
Le processus manuel, entendons présence de code-barres + douchette, autorise la lecture unitaire et uniquement en ligne de vue. C’est à dire que chaque étiquette doit être présentée au lecteur.
Les CAB sont sensibles à l’orientation et aux salissures. En revanche, le coût tags est très faible, et le matériel simple et largement disponible sur le marché.
Avec la RFID (UHF/RAIN), le processus de lecture devient multi-articles, sans ligne de vue et réalisable en mouvement (portique, tunnel, chariot). Le coût est bien entendu plus onéreux que le manuel mais il se challenge selon les volumétries de flux en jeu.
Les avantages majeurs de la RFID
- Vitesse & débit : lecture simultanée de dizaines/centaines d’articles
- Qualité des données : moins d’oublis/erreurs de scan ; meilleure complétude d’événements.
- Automatisation : contrôle « mains libres » (portiques, convoyeurs, AGV, drones)
- Traçabilité fine : suivi article-niveau (EPC)
- Sécurité : détection d’écarts (manquants, substitutions) en temps réel
Les points de vigilance de la RFID
- Coûts et modèle cible : tags (encore un coût récurrent), lecteurs, antennes, intégration.
ROI excellent quand on lit beaucoup et souvent (inventaires fréquents, flux colis/cartons) avec des cartons fermés ou bacs empilés, moins intéressant pour de faibles volumes
- Radio-fréquence : performance dégradée avec beaucoup de métal et liquides à proximité (choix d’étiquettes, positionnement, puissance du signal)
- Gouvernance des données : codification EPC et gestion des identités, qualité référentiel, mapping WMS
- Process & conduite du changement : redessiner les flux, poser des standards d’étiquetage, maintenir les équipements
- Vie privée / conformité : RGPD si tracking lié à des personnes (cas retail), chartes d’usage et désactivation en sortie.
Enfin, est ce que la RFID est-elle toujours pérenne à l’ère de l’IA ?
Oui — et complémentaire de surcroit.
L’IA (vision, détection d’anomalies, optimisation) a besoin de signaux fiables (datas) du monde physique pour correctement performer. La RFID apporte cet identifiant fiable (EPC) même sans visibilité (cartons fermés, palette filmée) et avec possiblement de hautes cadences.
C’est donc une technologie mature, utile et durable à l’ère de la Supply Chain
Pour aller plus loin, nous vous proposons l’article GS1 dédié au champion RFID retail avec le cas d’usage DECATHLON
Par Pierre
Crédit photo : Murata.com