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17 juillet 2025L’ASN : la pièce maîtresse d’une réception d’entrepôt sans frictions
Un Advanced Shipping Notice (ASN) est un message électronique qui prévient le destinataire AVANT l’arrivée physique d’une expédition. On peut le traduire en Français par “avis d’expédition avancé” même s’il est clairement courant de parler d’ASN en supply chain.
Il détaille :
- le numéro de commande ou de livraison,
- la date/heure d’expédition et d’arrivée prévue (ETA),
- la hiérarchie d’emballage (palette → colis → articles) avec les codes‑barres SSCC,
- les quantités, poids, volumes et éventuellement les numéros de lot ou de série.
Autrement formulé, c’est la fiche technique du contenu du camion ou du conteneur qui arrive, transmise avant l’ouverture des portes du moyen de transport sur le site logistique de réception.
Ce message se rencontre sous différents formats techniques comme le format EDI 856 (ANSI X12) ou EDIFACT DESADV, parfois aussi XML/JSON. En France, le format EDIFACT est le plus souvent utilisé, notamment pour les échanges EDI avec la GMS.
Pourquoi l’ASN change la donne ?
Chaque paragraphe reprend ci-dessous les 5 axes d’observation que nous avons entre une réception sans ASN et avec ASN.
Sans ASN
- Réception “à l’aveugle” : on découvre le contenu au déchargement.
- Saisie manuelle et contrôles ligne à ligne.
- Congestion des quais, heures supplémentaires imprévisibles.
- Écarts de stock détectés tardivement ou avec un délai de traitement administratif.
- Cross‑docking compliqué ou moins fluide.
Avec ASN
- Visibilité amont → orchestration facilitée du quai, des équipes et du matériel. Piloter ses quais est d’autant plus aisé que les relations avec les fournisseurs sont encadrées par des ASN.
- Scan SSCC : rapprochement automatique entre attendu et reçu. Très pratique !
- Planning fin : créneaux réception optimisés, moins de temps d’attente. L’aléas reste bien sûr permis mais le contenu détaillé de chaque mise à quai permet d’organiser finement les temps de travail associés
- Détection immédiate des manquants/surplus grâce à la lecture SSCC et l’info présente dans le WMS. La détection de litiges peut se faire presque dès la lecture CAB des palettes.
- Flux directs facilités (le WMS “sait” déjà où router la marchandise qu’il connait. Le scan vient juste confirmer la bonne réception sans avoir à supporter la génération de tout le processus de réception – création, contrôle, reliquat, etc…).
Résultats attendus :
- productivité supplémentaire
- réduction des erreurs d’identification
- facturation plus rapide pouvant avoir un effet sur le cash flow de l’entreprise
Il faudra choisir un indicateur de mesure pour s’assurer du gain de mise en œuvre. Parmi les différents indicateurs possibles nous pouvons retenir le taux d’ASN on‑time, le taux d’erreurs en réception et bien entendu la productivité quai.
Les 2 premiers étant les plus contributeurs à court terme pour l’entreprise. D’autant que le processus de réception est de loin le processus le plus structurant pour l’excellence opérationnelle logistique.
Tous les WMS proposent‑ils l’ASN ?
Les WMS possédant une large couverture fonctionnelle comme Manhattan, Blue Yonder, Reflex, Generix, Easy WMS, Bext intègrent nativement la réception sur ASN avec des imports du fichier, pré‑création des palettes, impression d’étiquettes, cross‑docking automatique selon les paramètres activés pour le client.
Pour des WMS à destination des TPE / PME-PMI, ce module n’est pas forcément natif. On peut cependant travailler avec des pré-avis basiques (moins normés) tout en veillant à ce que le WMS puisse réellement comprendre la hiérarchie des emballages.
Selon le degré de maturité de la logistique à accompagner, il peut quand même être plus que judicieux de vérifier la présence d’un module (ou son prix) ASN dans le cahier des charges WMS.
Un usage bipartite : le fournisseur est une ressource clef dans ce processus
Sans un travail efficace du fournisseur, vous aurez beau avoir le meilleur module ASN, l’intégration se fera mal ou pas du tout.
Parmi ces points de travail, nous pouvons retenir la capacité du fournisseur à :
- Extraire les données expédition depuis sont ERP/WMS, réaliser le mapping et les tests d’intégration.
- Générer l’identification unitaire des palettes avec les codes SSCC, l’impression d’étiquettes GS1‑128 pour chaque unité logistique.
- Déclencher l’ASN avant que le camion ne parte, mettre en place des cut‑off et indicateurs “ASN on‑time”.
- Qualifier ses données et partager un référentiel articles, conditionnements et UVC propre.
A noter qu’un fournisseur engagé dans un processus ASN avec son client mais qui ne peut pas tenir les engagements ci-dessus pourrait se voir appliquer des pénalités pour absence d’ASN, retard d’envoi ou contenu erroné.
C’est donc une promesse de gain de temps et de fluidité à condition de bien en maitriser la forme et le contenu dans la durée.
L’ASN n’est pas superflu (quand on a les moyens de le mettre en oeuvre) : c’est le chaînon qui transforme la réception d’un état empirique en logistique de précision.
Pour le distributeur, il apporte visibilité, rapidité et fiabilité ; pour le fournisseur, il exige rigueur de données mais ouvre la porte à des relations plus fluides et durables
Et comme déjà écrit dans cet article, avant de choisir (ou de changer) de WMS, assurez‑vous que la gestion complète des ASN figure bien au menu !
Par Pierre