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15 juin 2023En tant qu’acteur de la supply chain, débutant ou non, il est essentiel d’être sensibilisé aux acronymes couramment utilisés dans ce domaine. Les acronymes de cet article représentent des systèmes d’informations et des logiciels clés qui contribuent à optimiser la gestion des flux de l’entreprise. Nous explorerons ici les significations et les fonctions de plusieurs acronymes métiers importants tels que ERP, WMS, TMS, DMS, YMS, APS, CRM, WCS, MES, BI et nous proposerons une analogie anatomique pour structurer le propos.
Le squelette : ce sur quoi le reste se repose
Commençons par l’ERP, qui signifie “Enterprise Resource Planning” (PGI en Français pour Progiciel de Gestion Intégré).
L’ERP est un système de gestion qui intègre divers processus et fonctions génériques au sein d’une entreprise, tels que le pilotage des master-data, la gestion des stocks, la comptabilité, les ressources humaines et bien d’autres. Il agit comme un système centralisé pour collecter, stocker et analyser les données, ce qui permet une meilleure visibilité et une coordination accrue entre les différents départements d’une organisation. L’ERP joue un rôle essentiel dans la supply chain en fournissant une plateforme pour gérer efficacement les ressources et les opérations de l’entreprise. Sans cette structure de base logique et solide, difficile de construire autour.
Les muscles : nécessaires au déplacement ou la vélocité opérationnelle
Le WMS, ou “Warehouse Management System” (Système de gestion d’entrepôt)
Il se concentre spécifiquement sur la gestion des opérations au sein des entrepôts. Il s’agit d’un logiciel qui aide à gérer les activités de réception, de stockage, de prélèvement et d’expédition des marchandises dans un entrepôt. Le WMS optimise les processus d’entreposage, améliore la précision des stocks, réduit les erreurs et permet une meilleure utilisation de l’espace de l’entrepôt. Il fournit également une visibilité en temps réel sur les stocks et les mouvements, ce qui facilite la prise de décision et la planification des ressources.
Le WCS, ou “Warehouse Control System” (Système de contrôle d’entrepôt)
Le WCS est un logiciel qui assure le contrôle en temps réel des opérations automatisées dans un entrepôt. Il communique avec les équipements automatisés tels que les convoyeurs, les trieurs, les robots et les systèmes de stockage automatisés pour coordonner les mouvements des marchandises. Il reçoit généralement ses ordres du WMS voir de l’ERP mais il reçoit toujours des ordres d’un SI d’un niveau supérieur. Le WCS est la couche automate de l’entrepôt et optimise les flux de travail, maximise l’utilisation des équipements, réduit les erreurs et améliore l’efficacité opérationnelle globale de l’entrepôt.
Le TMS, ou “Transportation Management System” (Système de gestion des transports)
Le TMS est un outil essentiel pour optimiser les opérations de transport. Il aide à planifier, exécuter et suivre les mouvements de marchandises et de véhicules. Le TMS facilite la gestion des itinéraires, l’optimisation des chargements, la tarification, la facturation, le suivi des livraisons et la gestion des fournisseurs de transport. Il donne la visibilité, permet l’arbitrage pour réussir la promesse client d’un point de vue opérationnel.
Un must-have musculaire pour assurer ses déplacements de façon cohérente dans la Supply Chain.
Le DMS, ou “Delivery Management System” (Système de gestion de la Livraison)
C’est un ensemble d’outils et de processus utilisés pour gérer les activités de livraison dans la supply chain. Il englobe la planification de la distribution, l’optimisation des itinéraires et des tournées, le suivi des livraisons en temps réel, le pilotage des litiges et la progression de la réalisation de la promesse client. Le DMS vise clairement à améliorer l’efficacité opérationnelle, à réduire les délais de livraison, à minimiser les coûts et à maximiser la satisfaction des clients. Cet outil est particulièrement déterminant dès qu’il faut scénariser sa distribution et maitriser son empreinte carbone. Un incontournable de plus en plus vrai surtout avec la progression du E-commerce.
Le YMS, ou “Yard Management System” (Système de gestion de cour)
Le YMS est utilisé pour gérer les opérations au niveau de la cour ou du quai de chargement. Il permet de suivre les mouvements des remorques, de gérer les horaires d’arrivée et de départ, de planifier l’utilisation de l’espace de la cour, d’optimiser le chargement et le déchargement des remorques, et de faciliter la communication avec les transporteurs. Un outil d’abord réservé aux grandes plateformes logistiques mais qui se démocratise vite et bien notamment au travers d’outils SAAS simples à prendre en main. Une précieuse aide à la gestion quotidienne qui met à disposition des populations très opérationnelles un outil d’organisation des ressources/charges.
Le système digestif : vital pour ingérer puis distribuer les nutriments à la force musculaire des opérations
Advanced Planning and Scheduling” (Planification et ordonnancement avancés)
L’APS est un système qui aide à planifier, organiser et ordonnancer les opérations de production de manière optimale. Il prend en compte les contraintes de capacité, les délais de livraison, les niveaux de stock, les ressources disponibles et d’autres variables pour générer des plans d’approvisionnement et de production efficaces. Un acronyme qui devrait être connu de toutes les entreprises et particulièrement de celles qui ont une dimension productive pour éviter le yoyo souvent perçu entre boulimie ou anorexie restrictive.
Il peut marcher de paire avec le MRP, ou “Material Requirements Planning” (Planification des besoins en matières) qui est un système utilisé pour planifier et contrôler les besoins en matières (intrants) dans le processus de production. Il prend en compte les ordres de fabrication, les niveaux de stock, les délais de livraison et les délais de production pour générer des plans d’approvisionnement précis. Le MRP n’existe que sur la base de nomenclatures et gammes opératoires complètes et à jour pour éviter les ruptures de stock, réduire les coûts de stocks et d’inventaire et de maintenir des niveaux de production appropriés… c’est à dire produire l’énergie pour le corps et le reste du flux.
Le MES, ou “Manufacturing Execution System” (Système d’exécution de la production)
Le MES est quant à lui un système qui surveille et contrôle les opérations de production en temps réel. Il collecte des données sur la production, suit les performances, gère les ordres de fabrication, assure la traçabilité des produits et facilite la collaboration entre les différentes parties prenantes. Le MES améliore l’efficacité de la production, réduit les temps d’arrêt, optimise l’utilisation des ressources et assure la conformité réglementaire. Il est la dimension vitaminée du système digestif pour le rendre encore plus performant.
Le système nerveux : rester sensible et en alerte permanente
Le CRM, ou “Customer Relationship Management” (Gestion de la relation client)
C’est un système qui permet de gérer les interactions avec les clients, de suivre les ventes, de gérer les contacts et d’analyser les données relatives aux clients. Bien que le CRM ne soit pas spécifique à la supply chain, il joue un rôle crucial dans la gestion des relations avec les clients tout au long du processus de la chaîne d’approvisionnement. Le CRM permet de suivre les préférences des clients, de gérer les demandes de service, de gérer les plaintes, de personnaliser les offres et d’améliorer la satisfaction des clients. Or, sur ce dernier point il n’existe pas de supply chain performante sans satisfaction client mesurée.
Le cerveau : analyser et décider
La BI, ou Business Intelligence
Tout comme le cerveau traite et analyse un flux incessant d’informations provenant des sens, la BI collecte, organise et analyse une multitude de données provenant de diverses sources, organes au sein de la supply chain. Plutôt que des neurones, la BI utilise des algorithmes et des outils d’analyse pour traiter les nombreuses données issues des différents outils informatiques. Ces algorithmes agissent comme des “neurones artificiels”, extrayant des insights pertinents à partir des données brutes pour aider à piloter, anticiper et comprendre les tendances du métier.
Tout comme le cerveau est au cœur de nos actions et de nos pensées, la BI est au cœur de la prise de décision éclairée et de la réussite opérationnelle dans le domaine de la logistique et de la Supply Chain. Et c’est une tendance lourde du métier.
Et le sang ?
Il serait les hommes et les femmes qui sont le lien permanent entre ces différents organes Supply Chain.
Comme le sang, les hommes et les femmes doivent être régulièrement oxygéné.e.s (équilibre vie pro/vie perso) et de qualité (check up vs bilan de compétence) pour accompagner la croissance et la réalisation des projets et enjeux Supply Chain.
Ce ne sont pas les acronymes qui manquent en Supply Chain et ce n’est qu’un tout petit échantillon de ce que nous croisons régulièrement parmi les principaux logiciel métier. Ils sont néanmoins les plus courants et les plus structurants. De savoir désormais les positionner dans le flux avec leur rôle respectif permet, nous l’espérons, d’éclairer un peu votre culture IT Supply Chain ou de mieux comprendre la prochaine synthèse produite par votre consultant métier.