
Swisslog automatise la logistique de grandes marques de l’agroalimentaire
15 juillet 2025Dans toute chaîne logistique, les chariots élévateurs, ponts roulants ou nacelles constituent la colonne vertébrale de l’intra logistique. Or, comme les véhicules routiers, ces équipements doivent passer une Vérification Générale Périodique (VGP), dispositif imposé par l’arrêté du 1ᵉʳ mars 2004 relatif aux vérifications des appareils et accessoires de levage. Le texte de référence est disponible ici sur legifrance.gouv.fr
Le cadre légal de la VGP
L’arrêté distingue cinq examens qui, combinés, forment la VGP :
- Examen d’adéquation (vérifier que l’appareil est adapté à l’usage prévu)
- Examen de montage/installation
- Essai de fonctionnement
- Examen de l’état de conservation
- Épreuves statique et dynamique
Ces définitions figurent aux articles 5 à 11 du texte de loi.
Responsabilité de l’employeur
L’article 15 rappelle que le chef d’établissement (même en cas de location) doit pouvoir présenter :
- Le rapport de première mise en service,
- Le dernier rapport VGP,
- L’historique de toutes les VGP précédentes.
Périodicité des contrôles (article 23)
Il existe 2 types de périodicité. L’une est de 12 mois et concerne les appareils de levage listés à l’article 22 (ponts roulants fixes, palans, etc.). L’autre est de 6 mois et concerne les chariots élévateurs et engins mobiles mus autrement que par la seule force humaine (plates-formes de travail en élévation ou appareils transportant des personnes).
La liste des matériels concernés par la période de 6 mois est détaillée ci-après :
- grues auxiliaires de chargement sur véhicules ;
- grues à tour à montage rapide ou automatisé, sur stabilisateurs ;
- bras ou portiques de levage pour bennes amovibles ;
- hayons élévateurs ;
- monte-meubles ;
- monte-matériaux de chantier ;
- engins de terrassement équipés pour le levage ;
- grues mobiles automotrices ou sur véhicule porteur, ne nécessitant pas de montage ou de démontage de parties importantes ;
- chariots élévateurs ;
- tracteurs poseurs de canalisations ;
- plates-formes élévatrices mobiles de personnes
Tips Blogistics : après un démontage/remontage, un changement de site ou une réparation majeure, une vérification de remise en service est aussi obligatoire (article 20).
Pourquoi la VGP est nécessaire ?
Plusieurs dimensions sont à considérer pour répondre à cette question.
Sécurité des personnes
L’INRS recense 8 000 accidents du travail impliquant des chariots automoteurs chaque année en France, dont environ 10 mortels – la moitié liés au renversement du chariot. Avec les chutes de charge ou ruptures d’accessoires de levage comme causes d’accidents graves qui font rentrer ce risque dans le top 5 de la gravité.
Risque financier et pénal
Parce qu’il en coutera si la VGP n’est pas suivie !
Amende administrative : 1 500€ par salarié exposé ou matériel concerné en cas de défaut de VGP ; montant multipliable en cas de récidive. Et si le matériel non conforme en termes de VGP est impliqué dans un accident corporel, les conséquences sont importantes : jusqu’à 75 000 € et 5 ans d’emprisonnement. En pratique, l’inspection du travail a le pouvoir d’immobiliser un engin non contrôlé, bloquant tout un atelier ou un quai logistique.
Continuité d’activité et coûts cachés
Une panne hydraulique non détectée peut clouer un chariot plusieurs jours et augmenter son TCO par l’ajout d’un coût de location d’un engin de remplacement auquel peut venir s’ajouter d’éventuelles pénalités de retard client à cause d’une exploitation ralentie. Ce risque est clairement évitable quand in pilote une supply chain.
Quelques bonnes pratiques pour rester conforme
- Planifier les échéances VGP dans un logiciel GMAO ou tout outil de suivi permettant un pilotage fiable et partagé
- Choisir un organisme ou un technicien “compétent et impartial” et bien entendu conserver sa preuve de qualification à présenter en cas de contrôle.
- Joindre le rapport VGP à la notice d’instructions et l’afficher près de l’engin. En mode “vignette”
- Traiter sans délai les réserves. Une VGP “avec observations” est considérée non conforme tant que les corrections ne sont pas levées. Et expose, de fait, l’employeur aux même sanctions précédemment énoncées dans cet article.
- Former les caristes et chefs d’équipe pour qu’ils signalent tout comportement anormal (bruit, jeu, fuite, anomalies batteries). Un processus de maintenance 1er niveau pour ce type d’appareil quotidiennement utilisé est clairement LA bonne pratique à suivre. Soulignons toutefois qu’une maintenance 1er niveau ne se substitue en rien à l’obligation de VGP ! Elle la complète efficacement, c’est tout.
En substance
La VGP n’est pas qu’une simple formalité : c’est le “rempart” réglementaire et opérationnel contre les accidents graves, les arrêts de production coûteux et les sanctions pénales.
Cependant, en maîtrisant rigoureusement cette VGP sur les 3 dimensions suivantes…
- le champ d’application (tous les équipements de levage),
- la périodicité (6 ou 12 mois selon le type),
- la méthodologie d’examen,
…vous transformez une contrainte légale en véritable levier de performance logistique.
La durabilité, si chère à nos organisations supply chain, passe aussi par des rapports archivés et un dialogue permanent entre maintenance, QHSE et exploitation.
Une RSE pour et avec le terrain !