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Agent de quai, préparateur de commande, magasinier,… Les métiers opérationnels de la logistique sont particulièrement touchés par les accidents de travail et les maladies professionnelles.
Selon les derniers chiffres de l’Assurance Maladie (décembre 2023),
- 860 000 journées de travail sont perdues chaque année au titre des accidents de travail dans ce secteur
- 70 % de ces arrêts pour accidents de travail sont liés à une lombalgie ou dorsalgie
- 95 % des maladies professionnelles reconnues dans le secteur du transport et de la logistique sont liées à des troubles Musculosquelettiques, contre 87% pour tous secteurs confondus
- 73 millions d’euros de cotisations sont versées par les entreprises du secteur au titre de des accidents de travail liés à la manutention manuelle et des Troubles Musculosquelettiques et ce chaque année
Délais de plus en plus courts, stocks à flux tendus, horaires élargis, travail dans le froid, les facteurs de risques sont nombreux. La prévention des risques professionnels s’impose comme une priorité pour ce secteur où le recrutement et la fidélisation des salariés est un enjeu majeur pour les prochaines années.
Quel est la typologie des accidents de travail dans le secteur de la Logistique ?
Dans le secteur de la Logistique, les manutentions manuelles et le port de charges sont les premières causes d’accidents du travail devant les accidents de plain-pied et l’utilisation d’engins mécaniques (source INRS). Mal de dos, coupures, heurts sont, en parallèle, les principales causes d’arrêts de travail pour les salariés de la logistique. Malgré la mécanisation des moyens de manutention, les salariés de la logistique sont amenés à soulever, déplacer ou transporter des charges et à adopter des postures de travail contraignantes à l’origine de douleurs voir de risque d’arrêts de travail et d’accidents de travail.
En complément, l’organisation du travail (modification des plannings, remplacement des salariés absents) associée, par exemple, à la pression temporelle et à la recherche de la satisfaction client sont autant de sources de facteurs de contraintes pour le salarié.
Quelles sont les conséquences des accidents de travail dans les entreprises de la Logistique ?
En complément du taux de cotisation Accident de Travail/Maladie Professionnelle indexé à la sinistralité de l’entreprise, l’absence d’un salarié pour arrêt de travail a un impact sur l’organisation du travail et la performance économique globale des entreprises du secteur de la logistique. Modification des plannings de réception/expédition, réorganisation de la charge de travail, nécessité d’un soutien managérial renforcé, gestion RH d’un remplacement temporaire au poste, c’est toute la chaîne logistique qui peut être impactée par les conséquences d’un arrêt pour accident de travail.
Dans un secteur d’activité qui peine aujourd’hui à recruter et à fidéliser ses salariés, les enjeux d’une prévention des risques efficace ont toute leur importante.
Quelles sont les mesures à mettre en œuvre pour limiter les risques d’accidents de travail dans le secteur de la Logistique ?
Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Ces mesures comprennent :
- Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l’article L. 4161-1 ;
- Des actions d’information et de formation ;
- La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.
Concrètement, ces mesures peuvent être liées :
Aux équipements de stockage :
- la bonne conception et installation des racks de stockage, entretien régulier des équipements de stockage (racks ou palettiers), usage adapté aux charges stockées pour préserver la sécurité des personnes qui travaillent près de ces structures
A l’emploi des engins de manutention :
- l’analyse des flux de circulation, choix des engins en fonction des espaces de circulation et des besoins de l’activité, mise en place d’une maintenance préventive, formation régulière des salariés au maniement des engins sur le site de travail
A la manutention manuelle :
- les conditions de manipulation de la charge (poids, taille, forme, hauteur de pose et de dépose), limitation des déplacements avec port de charges manuelles, mise en place d’allées de circulation différenciée, exploitation des aides à la manutention adaptées à l’activité de travail et aux besoins des opérateurs, formation des salariés aux principes d’économie d’effort
A l’organisation de travail :
- la participation des salariés aux choix des équipements techniques, anticipation de la charge de travail/de la journée de travail, prévisibilité de l’activité par des animations à intervalle court,
Au recours d’un regard extérieur :
- faire appel à un ergonome qualifié pour analyser le travail réel et améliorer les conditions de travail des salariés permet d’agir efficacement et durablement sur les situations de travail. Un tel accompagnement permet de limiter l’exposition aux risques professionnels de vos salariés tout en préservant leur santé au travail et leur engagement au service de votre établissement. Ce tiers peut également être précieux dans l’accélération de certains messages et de mise en œuvre de certaines décisions.
En complément, il est important pour l’entreprise de poursuivre l’indentification des outils de suivi de son activité logistique qui pourront répondre aussi bien à ses objectifs de production et de conditions de travail ainsi qu’aux besoins de flexibilité de son organisation de travail. Limiter l’accidentologie se réalise en collaboration avec la recherche de performance logistique, pas en opposition et toujours de façon éclairée.
Par Gaëlle AVERTY, ergonome