Les entreprises sont blindées
4 janvier 2024ICPE : chronique d’une prise de conscience des dangers et des risques
10 janvier 2024En 2023, le volume de fret maritime mondial a atteint 11,4 milliards de tonnes. Cette croissance est soutenue par la reprise économique mondiale et la croissance du commerce électronique. Le fret maritime est un mode de transport important pour l’économie mondiale. Il représente environ 80 % du commerce international en volume et 70 % en valeur.
L’amélioration de l’efficacité énergétique des navires est donc l’une des principales priorités pour réduire leur impact environnemental et aussi leurs coûts d’exploitation. Cela peut se faire par des mesures techniques, telles que l’utilisation de moteurs plus performants, moins gourmands, d’hélices plus efficaces ou de revêtements anti-dérapant sur la coque, ou par des mesures opérationnelles, telles que la réduction de la vitesse des navires ou l’optimisation des trajets. Si de très nombreux initiatives sont menées à travers le monde, certaines d’entre elles émergent autour du concept de cargos à voiles.
Retour aux sources…
Certes, le convoyage de marchandises à l’aide du vent n’est pas récent ; cela remonte aux échanges commerciaux depuis l’Antiquité. L’innovation réside ici dans la génération de suffisamment d’énergie pour mettre en mouvement le navire. La quantité de force de propulsion générée par les voiles dépend de la surface des voiles, de la vitesse et la puissance du vent, l’orientation et la forme des voiles et enfin la résistance de l’eau.
Ainsi, pour propulser un cargo de marchandises, les voiles doivent être suffisamment grandes pour générer une force suffisante pour déplacer le navire. Les voiles doivent également être conçues pour résister aux conditions météorologiques extrêmes tout en restant facilement manœuvrables. Ouhlala ! …
Les cargos à voile utilisent généralement des voiles rigides ou gonflables. Les voiles rigides sont plus efficaces que les voiles gonflables, cependant elles sont aussi plus lourdes et plus coûteuses. Les voiles rigides sont constituées de matériaux tels que le carbone ou l’aluminium. Elles sont généralement constituées de plusieurs panneaux qui sont reliés entre eux par des articulations.
Les voiles gonflables sont constituées de matériaux tels que le polyester ou le nylon. Elles sont généralement constituées d’un seul panneau qui est gonflé par l’air.
Les voiles hybrides combinent les avantages des voiles rigides et des voiles gonflables. Elles sont généralement constituées d’un cadre rigide qui supporte une voile gonflable.
Souffle le vent de l’utopie ?
Pour que le transport maritime à la voile devienne une réalité plus courante, il faut résoudre plusieurs équations… Tout d’abord sur le plan technologique, il est impératif de développer des technologies de voiles géantes qui soient à la fois efficaces et durables. Ces technologies doivent être capables de résister aux conditions météorologiques extrêmes et de générer une force suffisante pour propulser des cargos de grande taille. Puis, sur le plan économique, il faut réduire le coût de construction et d’exploitation des cargos à voile. Cela nécessitera des investissements dans la recherche et le développement, ainsi que des subventions ou des crédits d’impôts pour les entreprises qui investissent dans des cargos à voile. Enfin, sur le plan réglementaire, il faut créer un cadre réglementaire favorable au développement du transport maritime à la voile. Cela pourrait inclure des mesures telles que l’octroi de subventions ou d’abattements fiscaux aux entreprises qui investissent dans des cargos à voile, ou l’imposition de restrictions aux émissions de gaz à effet de serre des cargos traditionnels.
Les initiatives à suivre !
Des études ont montré que les cargos à voile peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 90 %. Ils peuvent également réduire les coûts de transport de 20 à 30 %. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur maritime, des projets ambitieux voient le jour :
- Le projet Grain de Sail porté par une entreprise française a construit un cargo à voile de 56 mètres de long, capable de transporter jusqu’à 200 tonnes de marchandises. Le navire a effectué son premier voyage commercial en 2022, transportant du vin de Bretagne vers les États-Unis. (économie d’environ 90 % de carburant par rapport à un cargo traditionnel.)
- Le projet Maersk : Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé en 2023 qu’il construirait un cargo à voile de 200 mètres de long, capable de transporter jusqu’à 12.000 conteneurs. Le navire est prévu pour être mis en service en 2026 et vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 % par rapport à un cargo traditionnel.
- Le projet Wisamo : Ce projet franco-allemand vise à développer un cargo à voile de 100 mètres de long, propulsé par des ailes-voiles gonflables. Le navire est prévu pour être mis en service en 2025.
- A suivre : Le projet Seawing d’Airseas vise à développer un kite de 1000 mètres carrés qui pourrait tracter un cargo de 2000 conteneurs.