
Le jumeau numérique en supply chain
4 décembre 2025La palette, c’est l’unité de manutention qui fait tourner la logistique

Une palette sert d’abord à consolider des colis (cartons, bacs, sacs) en un seul bloc stable que l’on peut déplacer, stocker et transporter en une seule prise à l’aide d’un chariot logistique. Elle sert aussi à décomposer une marchandise en vrac en autant de conditionnements que l’on peut déplacer, stocker et transporter en une seule prise à l’aide d’un chariot logistique.
La palette consolide ou décompose les flux au service d’une manutention optimisée
Elle transforme ainsi des dizaines ou centaines de petites manipulations en quelques gestes de chariot élévateur ou de transpalette. En d’autres termes, la palette est l’interface physique standard entre tout le monde : préparateurs, convoyeurs, chariots, racks, camions, quais, clients. Sans cette interface, chaque maillon devrait s’adapter à chaque format de colis en permanence et tout serait acheminer… en bazar et en vrac !
La palette réduit massivement les manipulations
Chaque manipulation humaine coûte du temps, de l’argent et de la casse potentielle. Casse marchandise ou casse Humaine avec les Troubles Musculo Squelettiques. La palette concentre ces gestes et donc la productivité qui va avec !
Exemple concret avec 1 000 cartons à charger :
- Sans palette : 12 s par carton pour soulever/poser : 12 000 s = 200 min = 3 h 20 de chargement.
- Avec palette : conditionnement de 100 cartons par palette donne 10 palettes. On compte ~2 min par palette (approche, levée, gerbage) = 20 min. Même en ajoutant 10 min de checks, on est à 30 min.
85 % de temps gagné et des opérateurs moins exposés.
Ce “compressé” de manipulations explique l’essentiel du ROI de la palette et son succès planétaire. Elle permet plus de flux traversants à l’heure, moins d’attente quai, moins d’heures de manutention. Un support plébiscité, jamais égalé.
La palette standardise et fiabilise les flux
La palette apporte des dimensions et des comportements connus (1200×800 pour la palette dite Europe, 1200×1000 pour la palette dite CHEP, hauteurs cibles, gerbabilité), ce qui permet :
- de planifier des tournées (volumétrie des camions, calage de la charge),
- de configurer des racks et des allées,
- de paramétrer des règles WMS (emplacements autorisés, hauteurs max, poids),
- de calibrer des robots ou AGV (fourches, prises, capteurs). Sur ce point, une palette pas droite peut causer une exception de robotisation avec toute la reprise manuelle que cela engendre. Jusqu’à 30% des flux entrants si l’on en croit le retour de la SCA Normande qui exploite un entrepôt full automatisé.
Cette standardisation rend la chaîne prévisible : un camion 33 palettes se remplit vraiment de 33 palettes, un rack conventionnel avec une lisse de 2 600 mm accueille 3 palettes 1200×800. A noter qu’elle permet un empilement géométrique rationnel, donc un taux de chargement élevé et reproductible.
La palette protège et stabilise
La palette est un socle. Associée à un schéma de palettisation (quinconce, colonnes), du filmage et parfois des cornières, elle :
- protège des chocs et écrasements,
- stabilise le centre de gravité (moins de chutes, moins d’arrêts sécurité),
- réduit la casse et les retours,
- rend la palettisation facilement inventoriable
La palette accélère la réception, le stockage et l’expédition
Une palette s’encode : on lui associe un SSCC (étiquette logistique) ou au minimum un identifiant interne. Les impacts sur les flux sont les suivants.
- Réception : scan unique avec l’enregistrement de tout le contenu d’un coup (au lieu de scanner carton par carton).
- Stockage : adressage direct en rack ou au sol, règles de qualité, rotations ABC, méthode de stockage FEFO/ FIFO plus simples à administrer
- Expédition : prélèvement “full-pallet” (préparation par couches ou par palette complète), contrôle de chargement par palette.
Le flux d’information suit la palette : un scan = une trace fiable (lot, DLUO, poids, hauteur, destinataire).
La palette est polyvalente
On la rencontre absolument partout. La palette est le socle du mouvement.
La palette s’adapte par sa matière (bois, plastique, carton alvéolaire, métal) et par ses règles de palettisation. À l’export, la conformité NIMP15 (traitement thermique) évite les blocages douaniers.
Alimentaire (propreté, gerbage stable), pharma (traçabilité, étiquetage), e-commerce (cross-dock rapide), industrie (charges lourdes), retail (quarts/demi-palettes display)… C’est un socle universel, du quai d’usine au point de vente pour tous les circuits logistiques aux 4 coins du monde.
Elle présente également une polyvalence de modèle économique. On distingue la palette perdue (non récupérée), la palette échange (compte palette avec le transporteur), et la palette en pooling (louée à un opérateur spécialisé, souvent en boucle fermée). Chaque modèle a ses KPI : casse, pertes, taux de rotation, shrinkage (écarts), coûts de repositionnement, émissions associées.
La palette sert à transformer une marchandise (vrac ou petit colis) en une unité standard, stable et traçable que tout l’écosystème peut manipuler, stocker, transporter et mesurer efficacement d’un seul coup de fourche.
C’est à la fois un amplificateur de productivité, un garant de qualité et de sécurité, un optimiseur de transport et un support de données. Voilà pourquoi, même à l’ère des robots et de l’IA, la palette reste le socle le plus simple et le plus puissant de la logistique moderne.
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