Cybersécurité et logistique
16 juin 2023IoT et Logistique
18 juin 2023La gestion des risques est essentielle pour assurer la continuité des opérations, réduire les perturbations et maintenir la satisfaction des clients.
Ces 3 piliers pérennes de l’entreprise incombent en grande partie à la Supply Chain et il est précieux de les identifier pour mieux les traiter. A ce propos, connaissez vous la méthode PESTEL ?
Une méthode simple pour identifier les risques et élaborer ses défenses : PESTEL
La méthode PESTEL est un outil d’analyse stratégique qui permet d’identifier les facteurs externes susceptibles d’affecter une organisation. Son nom est l’anagramme de chaque axe de travail composant cette méthode qui se décompose en six dimensions.
- Gestion du risque Politique : Examinez les facteurs politiques tels que les réglementations, les politiques gouvernementales, les lois commerciales, les relations internationales et les risques géopolitiques. Ces facteurs peuvent influencer la stabilité des opérations de la supply chain.
- Gestion du risque Économique : Analysez les facteurs économiques tels que les taux d’intérêt, les taux de change, l’inflation, la croissance économique, le pouvoir d’achat des consommateurs et les tendances du marché. Ces facteurs peuvent affecter la demande, les coûts et la rentabilité de la supply chain.
- Gestion du risque Socioculturel : Évaluez les facteurs socioculturels tels que les tendances démographiques, les préférences des consommateurs, les normes sociales, les modes de vie et les valeurs culturelles. Ces facteurs peuvent influencer les attentes des clients et les modèles de consommation.
- Gestion du risque Technologique : Considérez les facteurs technologiques tels que les avancées technologiques, l’automatisation, l’Internet des objets (IoT), l’intelligence artificielle (IA) et la blockchain. Ces facteurs peuvent créer de nouvelles opportunités, mais aussi introduire des risques liés à la transformation digitale et à la cybersécurité. Cette dimension est particulièrement saillante dans les problématiques administrées par la Supply Chain.
- Gestion du risque Environnemental : Évaluez les facteurs environnementaux tels que les changements climatiques, la durabilité, les réglementations environnementales, l’empreinte carbone et les catastrophes naturelles. Ces facteurs peuvent affecter les opérations et la gestion des ressources. Ne parle t’on pas de plus en plus de décarboner la Supply Chain ? Encore une fois un axe sur lequel la Supply Chain est en première ligne.
- Gestion du risque Légilslatif : Analysez les facteurs légaux tels que les réglementations du travail, les normes de sécurité, les droits de propriété intellectuelle, les contrats et les litiges. Ces facteurs peuvent avoir des implications juridiques sur les activités supply chain de l’entreprise.
En utilisant la méthode PESTEL, il est possible d’examiner chaque dimension pour identifier les risques potentiels associés à chacune d’entre elles.
Cela permettra de développer des stratégies de gestion des risques adaptées pour protéger votre supply chain contre les perturbations potentielles.
Et élément notable, elle offre la possibilité de présenter de façon synthétique un panorama des risques extérieurs lors d’un comité de Direction.
Les principaux risques actuels rencontrés en Supply Chain
Sans entrer dans une liste à la Prévert, il est identifié ci-dessous 6 risques majeurs et fréquents dans le pilotage d’une Supply Chain. Il est bon de les avoir en tête et d’identifier quelques points de contournement même si ces derniers sont loin d’être exhaustifs et surtout propres à la capacité créative et opérationnelle de chaque entreprise.
Risques géopolitiques :
Les conflits, les guerres, les sanctions économiques, les troubles politiques et les réglementations commerciales peuvent entraîner des perturbations majeures dans la supply chain en limitant l’accès aux matières premières, aux marchés ou en bloquant les voies de transport.
Les pistes de contournement sont par exemple la diversification des sources d’approvisionnement : identifier et développer plusieurs fournisseurs ou sources alternatives pour réduire la dépendance à l’égard d’une seule région géographique ; la surveillance et veille géopolitique : suivre de près les événements politiques et les réglementations commerciales internationales afin de prévoir les risques potentiels et d’ajuster les stratégies d’approvisionnement en conséquence ; l’établissement de relations solides : construire des relations solides avec les autorités gouvernementales et les parties prenantes locales dans les pays où les opérations sont menées pour faciliter la résolution rapide des problèmes. Ce dernier point témoigne généralement d’une maturité Supply Chain avancée.
Risques environnementaux :
Les catastrophes naturelles telles que les ouragans, les tremblements de terre, les inondations et les incendies peuvent endommager les installations de production, les entrepôts et les infrastructures de transport, entraînant des retards et des pertes de marchandises.
Les axes de travail sont par exemple la planification de la continuité des activités : élaborer des plans de continuité des activités qui incluent des mesures d’urgence en cas de catastrophe naturelle, telles que la disponibilité de sites de secours et la mise en place de processus de récupération rapide ; l’assurance adéquate : contracter des assurances appropriées pour couvrir les dommages matériels, les pertes de stocks et les interruptions d’activité liées aux catastrophes naturelles. La réalité climatique rend de plus ne plus aigu ce risque.
Risques liés à la demande :
Les fluctuations de la demande, les tendances du marché, les changements de comportement des consommateurs et les nouvelles technologies peuvent influencer les prévisions de vente, entraînant des déséquilibres entre l’offre et la demande.
Des outils ou des postures sont disponibles pour limiter ce risque. L’amélioration des prévisions : utiliser des modèles de prévision de la demande plus sophistiqués, basés sur l’analyse des données historiques, les tendances du marché et les préférences des consommateurs pour obtenir des prévisions plus précises ou la flexibilité de la production : adopter des méthodes de production flexibles, telles que la production à la demande ou la fabrication modulaire, pour s’adapter rapidement aux fluctuations de la demande. Sans oublier le recours à la méthode DDMRP particulièrement adaptée à la diminution de ce risque !
Risques de la chaîne d’approvisionnement :
Les problèmes liés aux fournisseurs, tels que la défaillance d’un fournisseur clé, les retards de livraison, les problèmes de qualité ou les ruptures de stock, peuvent entraîner des interruptions dans la chaîne d’approvisionnement et perturber les opérations.
Pour ce risque, nous retrouvons par exemple l’évaluation des fournisseurs : mettre en place un processus d’évaluation rigoureux des fournisseurs, en tenant compte de leur santé financière, de leur capacité de production, de leur historique de livraison et de leur qualité, pour minimiser les risques de défaillance ; la diversification des fournisseurs : travailler avec plusieurs fournisseurs pour réduire la dépendance à l’égard d’un seul fournisseur et éviter les ruptures de stock critiques ainsi que la collaboration avec les fournisseurs : établir une collaboration étroite avec les fournisseurs clés pour partager des informations, mettre en place des plans d’urgence conjoints et renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
Risques de capacité :
Les problèmes de capacité, tels que les goulots d’étranglement de production, les contraintes logistiques ou les ressources humaines insuffisantes, peuvent empêcher l’entreprise de répondre à la demande et entraîner des retards dans la livraison des produits.
Afin d’affûter sa défense sur ce sujet il est important de considérer la planification de la capacité : effectuer une planification de la capacité à long terme en tenant compte de la croissance prévue, des saisons d’activité et des contraintes potentielles pour éviter les goulots d’étranglement de production ou encore l’indispensable gestion des talents : mettre en place des programmes de développement des compétences et de rétention des talents pour garantir que l’entreprise dispose des ressources humaines adéquates pour répondre à la demande.
Risques de cybersécurité :
Les attaques informatiques, les violations de données et les ransomwares peuvent compromettre la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des systèmes d’information, perturbant ainsi les opérations de la supply chain. Inutile de préciser qu’avec la numérisation et digitalisation croissante des opérations, ce risque devient complètement central et inhérent à tous les nombreux projets SI. Il faut donc systématiquement penser aux mesures de sécurité informatique : mettre en œuvre des mesures de sécurité robustes, telles que des pare-feu, des systèmes de détection des intrusions et des politiques de gestion des mots de passe, pour protéger les systèmes informatiques contre les attaques ; à la sensibilisation et formation : réaliser régulièrement ce travail auprès des employés, afin qu’ils soient conscients des risques potentiels et sachent comment réagir face aux menaces.
Sur ce sujet particulièrement brûlant, les préconisations de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Informations) sont une bonne source d’information https://www.ssi.gouv.fr/ et leur MOOC particulièrement bien fait pour sensibiliser les collaborateurs
Ces défenses peuvent contribuer à atténuer les risques et à renforcer la résilience de la supply chain. Il est essentiel de mettre en place une approche proactive de la gestion des risques en évaluant régulièrement les risques potentiels, en développant des plans d’urgence et en mettant en œuvre des stratégies adaptées.
A noter qu’au XXIème siècle, la gestion du risque n’est plus un nice-to-have réservé à de grands groupes mais devient un must-have essentielle à toute entreprise et tout bon responsable de Supply Chain !