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12 septembre 2024L’éclairage industriel joue un rôle crucial dans les environnements logistiques.
En effet, dans les entrepôts la sécurité, l’efficacité et la productivité sont des priorités absolues. Un éclairage adéquat permet non seulement de respecter les normes de sécurité, mais aussi d’optimiser les opérations. Sans oublier l’empreinte énergétique qui peut être considérablement améliorée.
Cet article propose un survol de la réglementation liée à l’éclairage professionnel, les raisons pour lesquelles un bon éclairage est essentiel, en particulier en milieu logistique, puis les différentes options envisageables pour équiper un entrepôt de façon optimisée.
Réglementation en matière d’éclairage professionnel
- En France, les obligations des employeurs en matière d’éclairage des lieux de travail se trouvent dans les articles R.4223-1 à R.4223-12 du code du travail.
- En Europe, l’éclairage des lieux de travail est régi par plusieurs normes et directives. La norme EN 12464-1, par exemple, est un cadre clé qui définit les exigences d’éclairage pour les environnements intérieurs, incluant les bâtiments logistiques. Cette norme spécifie les niveaux d’éclairement requis, la distribution de la lumière, l’uniformité et l’éblouissement maximal toléré, afin de garantir des conditions de travail sûres et confortables.
Points saillants de la norme EN 12464-1 :
Éclairement minimal :
Le niveau d’éclairement (exprimé en lux) requis varie en fonction de la tâche à accomplir.
Par exemple, pour des tâches générales dans un entrepôt, un minimum de 200 lux est recommandé, tandis que pour des tâches plus précises, comme la lecture de codes-barres ou l’inspection (contrôle de marchandise lors de flux retours), 500 lux peuvent être nécessaires.
A noter que le LUX indique l’intensité de l’éclairage sur une surface. En entrepôts, il se mesure au sol.
Uniformité :
Il est essentiel que la lumière soit uniformément répartie pour éviter les zones d’ombre, qui peuvent augmenter le risque d’accidents. TYpiquement, les zones de chargements et déchargements proches des quais sont une zone où l’unfiormité devra être un élément d’attention à particulièrement regarder.
Éblouissement :
La norme définit également les valeurs limites pour l’éblouissement, mesurées par l’indice d’éblouissement unifié (UGR). Un UGR inférieur à 19 est souvent recommandé pour les zones où la précision est essentielle.
Température de couleur et rendu des couleurs :
Pour assurer un bon confort visuel, une température de couleur adaptée (généralement entre 4000K et 5000K) et un indice de rendu des couleurs (IRC) supérieur à 80 sont préconisés.
Ce sont des éléments techniques, certes, mais qu’il est intéressant de les considérer lors d’une prochaine cartographie d’entrepôt ou d’un découpage de zones logistiques. L’idéal est aussi de se faire accompagner par des professionnels de l’éclairage qui sont capables de produire un projection 3D des éclairages incluant les préconisations de la norme.
Ci-dessous un exemple d’une étude préparatoire :
Pourquoi un bon éclairage est-il crucial en milieu logistique ?
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Sécurité au travail
Un éclairage adéquat réduit considérablement les risques d’accidents dans les environnements logistiques. Dans un entrepôt, par exemple, des zones mal éclairées peuvent rendre les obstacles moins visibles, augmentant ainsi les risques de collisions avec des chariots élévateurs ou d’autres équipements. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), un bon éclairage peut réduire de 30% les accidents liés à des chutes ou des collisions en milieu industriel.
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Efficacité et productivité
Un bon éclairage contribue également à améliorer la productivité. Les travailleurs dans des environnements bien éclairés sont plus alertes, moins fatigués, et peuvent effectuer des tâches avec une plus grande précision. Une étude menée par l’Université de Californie a montré qu’un éclairage optimisé et adapté pouvait augmenter la productivité de 8 à 10% dans un environnement de travail.
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Confort visuel et bien-être
L’éclairage influence directement le bien-être des employés. Une lumière mal adaptée peut provoquer de la fatigue visuelle, des maux de tête, et même des troubles du sommeil. À long terme, ces effets peuvent diminuer la satisfaction au travail et augmenter le taux d’absentéisme. Dans une profession en difficulté de recrutement sur de nombreux postes, il n’est pas durable de ne pas considérer ce composant du travail au quotidien.
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Durabilité du bâtiment
La maitrise fine de son éclairage contribue à une approche durable de la gestion du bâtiment. C’est un élément considéré par un référentiel RSE de type BREEAM par exemple.
La consommation énergétique, mesurée en kWh/m²/an, permet d’évaluer l’efficacité énergétique de l’installation d’éclairage. L’intégration de solutions LED peut réduire la consommation énergétique de 50 à 70% par rapport à des systèmes d’éclairage traditionnels. De plus, les solutions LED présentent une durée de vie importante qui s’inscrit également dans un souci de durabilité et de longévité des matériaux utilisés. En effet, les LED offrent souvent une durée de vie de 50 000 heures ou plus.
La société ADDIS LIGHTING , fabricant de luminaires, a par exemple équipé en 2010 l’usine et la logistique de Nicolas Feuillatte avec de nouveaux éclairages à leds. Après 14 ans de bons et loyaux services aucune intervention n’est à déplorée depuis l’installation initiale. Une performance que l’accompagnement de professionnels permet d’amplifier grâce à leur parfaite maitrise des produits mais aussi la pertinence de leurs bureaux d’étude.
L’éclairage en entrepôts bénéficie aussi des innovations du secteur
Avec l’évolution des technologies et l’essor de l’industrie 4.0, l’automatisation des systèmes d’éclairage devient un levier majeur pour améliorer l’efficacité énergétique, réduire les coûts opérationnels, et améliorer les conditions de travail. En milieu logistique, où les exigences en matière de sécurité et de productivité sont élevées, les systèmes d’éclairage automatisés offrent des avantages significatifs.
Voici un aperçu des différentes approches d’automatisation disponibles, allant des solutions simples aux systèmes plus complexes mais intégrées.
A noter que l’ensemble des nouvelles installations s’effectuent avec des éclairages à détection pour une meilleurs utilisation de l’énergie.
1. Automatisation simple : Détection par luminaire (mouvement + lumière)
La forme la plus basique d’automatisation de l’éclairage repose sur des luminaires équipés de détecteurs intégrés qui réagissent à la présence humaine (mouvement) et à la lumière ambiante. Ces luminaires peuvent être configurés via une télécommande pour ajuster les seuils de détection et les délais d’extinction.
Les lumières s’allument uniquement en présence de personnes, réduisant ainsi la consommation inutile. L’économie d’énergie est rapidement perceptible vs une implantation classique et non automatisée.
De plus, cela procure une réelle simplicité d’installation. En effet, cela ne nécessite pas de câblage complexe, ce qui en fait une solution adaptée pour les petits entrepôts ou les zones peu complexes.
En revanche, le système ne gère qu’un seul luminaire à la fois, sans coordination avec les autres sources lumineuses, ce qui peut entraîner des zones mal éclairées si les luminaires ne sont pas stratégiquement positionnés. Cela peut par ailleurs demander plus d’éclairages unitaires.
Simple, basique. Mais il y a d’autres moyens d’agir en entrepôts.
2. Automatisation simple optimisée : Détection par luminaire avec groupage
Cette solution va un peu plus loin en permettant de grouper plusieurs luminaires pour qu’ils fonctionnent de manière synchronisée. Cela signifie que lorsqu’un détecteur de mouvement s’active dans une zone, tous les luminaires du groupe réagissent ensemble.
En regroupant les luminaires, on assure une meilleure répartition de la lumière, éliminant les zones d’ombre. La couverture lumineuse s’améliore.
Ensuite, chaque groupe de luminaires peut être paramétré pour répondre aux besoins spécifiques de la zone, avec des réglages de sensibilité et de temporisation ajustés via une configuration.
Bien que les luminaires puissent être regroupés, il n’y a pas de gestion centralisée ou d’intégration avec d’autres systèmes de bâtiment. De plus, la collecte de données n’est pas au coeur de cette solution.
3. Automatisation lourde : Gestion intégrée via GTB/GTC avec détection DALI2
Dans les installations plus complexes, l’automatisation passe à un niveau supérieur avec l’intégration du protocole DALI2 (Digital Addressable Lighting Interface). Ce protocole permet un contrôle précis et centralisé de l’éclairage, avec des luminaires et des capteurs de mouvement/lumière capables de communiquer entre eux.
La solution la plus avancée pour l’automatisation de l’éclairage dans un environnement logistique implique l’intégration du système d’éclairage dans une GTB (Gestion Technique de Bâtiment) ou GTC (Gestion Technique Centralisée). Ce type de solution offre un contrôle total et une optimisation avancée des ressources énergétiques.
Dans ce type d’automatisation, il est tout à fait possible d’augmenter le dispositif d’autres capteurs de type THP-AQ (Température, Humidité, Pression, Air Quality).
La collecte de data est au coeur de cette automatisation dès le départ et permet un ajustement fin, permanent et en temps réel.
Les points forts sont :
- Le contrôle complet : le système peut en effet réguler l’éclairage en fonction de l’occupation réelle des locaux, des conditions de production, et même des paramètres environnementaux tels que la température, l’humidité, etc.
- L’optimisation de l’efficacité énergétique : grâce à la cartographie des points chauds et au suivi des rapports d’utilisation, le système permet d’optimiser les scènes d’éclairage pour maximiser l’efficacité énergétique et la sécurité associée aux fréquentations.
- Le personnalisation des scénarios lumineux : les scènes d’éclairage peuvent être programmées pour s’adapter aux différentes étapes de production, aux horaires de travail, ou même aux conditions extérieures, comme la luminosité naturelle (survenance d’un orage).
- L’adaptabilité et optimisation : le système ajuste l’éclairage en temps réel, selon l’utilisation de chaque zone, ce qui est particulièrement utile dans les entrepôts où l’activité peut être concentrée dans certaines zones à différents moments de la journée. Quais de chargement en fin d’après midi par exemple.
Les points de vigilance sont :
- L’investissement plus important : ces systèmes nécessitent des investissements initiaux significatifs en infrastructure mais également en technologie.
- Une maintenance plus sophistiquée : la gestion et la maintenance de ces systèmes complexes requièrent des compétences spécialisées. L’époque du “va chercher la nacelle, je change l’ampoule” est définitivement abandonné au profit d’une vision résolument 4.0. Une nuance cependant : l’adaptation fine des puissances peut permettre de minimiser les références et donc d’homogénéiser la maintenance et la rendre plus accessible.
- La complexité d’installation : cela requiert en effet ne infrastructure plus sophistiquée, avec un câblage DALI et une configuration précise des zones par exemple. Cela rend cette approche plus facile sur des nouveaux bâtiments ; même si elle reste possible sur des bâtiments logistiques existants. Mais les nacelles dans les allées font toujours désordre en plein milieu du pic d’activité.
En susbtance
Le simple peut bien entendu parfaitement répondre à la norme.
En revanche, il ne permet pas de collecter des données en masse pour les piloter, les mesurer puis les optimiser. La question est bien entendu budgétaire mais investir dans une réelle maitrise énergétique semble quand même correspondre aux besoins croissants de production de bilans énergétiques, bilans carbone et autres formalisation de performance.
A méditer dans le cadre de nouveaux projets.
L’automatisation de l’éclairage en milieu logistique offre un large éventail de solutions, de la simple détection par luminaire à l’intégration complète avec une GTB/GTC. Le choix de la solution dépend des besoins spécifiques de chaque installation, de la taille du site, et des objectifs en matière de sécurité, d’efficacité énergétique, et de gestion opérationnelle. En investissant dans une automatisation adaptée, les gestionnaires de bâtiments logistiques peuvent non seulement améliorer la sécurité et la productivité, mais aussi réduire les coûts énergétiques et prolonger la durée de vie des équipements.
Quelle que soit la solution retenue, elle ne doit cependant jamais transiger avec les normes de sécurité pour les opérateurs.
Le tips de Blogistics
Pour briller lors de votre prochain COPIL, le terme technique pour désigner le plafonnier logistique type est : ‘armature industrielle’ ou ‘highbay’ si votre COPIL est worldwide 🙂
Exemple d’armature éco-conçue, 100% réparable et modulaire.
Par Pierre BOIREL